MA SOLITUDE SANS TOI
A cette heure-ci, toute la ville dort. Nous sommes déjà demain, je n'arrive pas à m'endormir. Je suis seule. Pourtant, il y a des milliers de personnes qui vivent ici, dans ces maisons, ces immeubles. Il y en a aussi qui sont seules, et qui comme moi ne dorment pas. Mais pour le moment, je ne vois que moi, enfin que ce que je ressens. Cette solitude qui me pèse. Je suis trop seule, tu n'es pas là.
De temps en temps, j'entends les moteurs des véhicules qui circulent sur le boulevard. J'ai laissé la télé allumer pour faire un peu de bruit, une compagnie qui ne me voit pas. C'est triste, une vie comme celle-là.
Quelques jours auparavant, tu étais là, tu ne venais pas tous les jours, mais il y avait tous les jours l'espoir de ta venue. Nous ne sommes pas amoureux l'un de l'autre, pour moi, tu étais un ami, plus qu'un ami: un confident. Nous parlions de tout et de rien de choses importantes. Nous abordions aussi des sujets insignifiants pour lesquels nous riions comme des enfants. C'était notre récréation.
Il a fait chaud et lourd toute l'après-midi, des journées pénibles. Maintenant, il pleut, très fort. U n déluge, le temps s'est rafraîchi un peu, mais tu n'es toujours pas là. Ma solitude est palpable ainsi que ma tristesse ce soir. J'ai envie de crier, de hurler ma peine ce soir, ma gorge est nouée et mes larmes coulent chaudes sur mes joues. Je ne veux plus rester là, je veux partir, m'en aller loin dans un endroit que personne ne connaît encore. Un endroit que je serai seule à connaître, oui, mais j'y serai seule aussi. Alors où aller ? Aidez-moi, non je ne veux pas qu'on m'aide, maintenant j'ai peur de m'attacher à quelqu'un qui me manquera aussi lorsqu'il s'en ira à son tour. Je sais pourtant qu'il faudra que je m'habitue ou alors que je gère ma vie autrement. Que la vie est triste dans ces conditions.
